Lost d’Ormesson

 

J’ai croisé Jean d’Ormesson devant mon bureau de Poste. Pardon je vais reformuler: j’ai croisé Jean d’Ormesson de l’Académie Française devant mon bureau de Poste. Il portait un costume gris avec une cravate bleue. L’air songeur, le tein halé et les cheveux très blancs, il avait une main dans une poche de pantalon alors que l’autre tenait en son creux un mouchoir recroquevillé avec lequel il s’est essuyé le nez. C’est que la fraîcheur du soir commençait à se faire sentir…Il a traversé lentement la place, d’un pas presque nonchalant. Plus loin un anglophone me demande où se trouve le bureau de tabac le plus proche. Jean d’Ormesson cherchait t’il aussi du tabac? A l’heure où beaucoup rentraient du bureau? Jean d’Ormesson aime t’il se perdre en banlieue? A t-il comme moi le projet d’aller flâner au bout de chaque ligne de métro et de RER? D’aller en bout de ligne?

La réponse à ces questions ô combien importantes m’est venue par hasard, plus rapidement que prévu. Très précisément quelque minutes plus tard à la fin du journal régional sur France 3 Ile De France – dont le siège est non loin de la Poste en question. Voilà la tronche de d’Ormesson qui apparaît pour défendre un enième bouquin que je ne lirai pas. Si loin si proche, la lucarne à quelque pas de la Poste. Ah c’est donc ça le regroupement des services publics.

Enfin au passage mon sens de l’observation en a pris un bon coup puisque la cravate était noire et non bleue.

L’anecdote n’est pas bonne.